Trois photographes scrutent les notions de politique de l’espace

L’année 2017 sera nul doute riche dans la programmation de Goethe Institut Kinshasa, rassure l’équipe du bureau de liaison de ce centre culturel allemand qui a finalement rouvert ses portes il y a plus d’une année. Déjà, une exposition qui mettra ensemble les clichés des trois Africains donnera le go de cette série d’activités. Du 13 au 28 janvier prochain, la galerie de l’Institut Français de Kinshasa, Halle de la Gombe accueillera l’expo « Peregrinate » -notes sur un voyage dans le temps et sur l’espace.

Le travail de trois photographes: les Sud-africains Thabiso Sekgala, décédé en 2014, et Musa Nxumalo, et la Kenyanne Mimi Cherono Ng’ok, sera présenté. Traversant les rues de Soweto, les arrières-cours de Nairobi, les ruelles poussiéreuses de Jordanie, l’exposition « Peregrinate » invite les spectateurs à considérer la politique intime de la maison et de l’appartenance, ainsi que les possibilités inhérentes à la dislocation ou au manque d’ancrage et aux itinéraires à suivre.

Considérant les restrictions de visas et le coût exorbitant du billet d’avion pour se rendre d’un point à l’autre, l’exposition veut montrer comment les notions de patrie et de terre/paysage -la connexion ou la déconnection avec un lieu- sont façonnées par la limitation et filtrées par des points de vue historiques, politiques et personnels, indique une dépêche publiée par le bureau de liaison de Goethe Institut Kinshasa.

L’exposition examine les notions de politique de l’espace, de l’économie du temps et du voyage, et les différents types d’accès accordés aux voyageurs. Les voyages de trois différents randonneurs sont mis les uns à côté des autres et deviennent des sculptures qui tiennent la chronique des expériences personnelles faites par eux à l’intérieur de la maison, le quartier et le pays, ainsi que dans des contrées lointaines.

Les trois artistes explorent, à travers leurs démarches, le concept de la photographie comme méthode commune d’investigation, de découverte et de représentation, un acte d’errance entrepris par le photographe comme voyageur et explorateur. Les travaux qui seront présentés lors de cette exposition à l’Institut Français de Kinshasa vont dépeindre le voyage comme un récit elliptique englobant divers endroits, et explore la relation de chaque photographe à l’espace.

Pour l’occasion, Musa Nxumalo sera à Kinshasa pour le vernissage de l’exposition et animera un atelier sur la photographie. Né à Soweto, en 1986, ce jeune photographe vit et travaille actuellement à Johannesburg en Afrique du Sud.

Formé au Market Photo Workshop, les photos de Musa intègrent les pratiques de la photographie documentaire et des beaux-arts pour explorer et réfléchir à la fois sur la société dans laquelle il a grandi et vit actuellement, et sur son identité et sa vision personnelle en tant que jeune noir vivant en Afrique du Sud.

Lors de son séjour à Kinshasa, Musa Nxumalo partagera avec les photographes kinois autour de cette approche franchissant la société.

Signalons, par ailleurs que le « Master Class de Photographie » est une initiative du Goethe Institut sur le continent africain qui forme depuis 2008 des jeunes photographes. Animé par le commissaire d’exposition Simon Njami et autres, le photographe congolais Sammy Baloji, qui fait la fierté de la RDC à travers le monde, est parmi les premiers diplômés de cette activité.

 

PATRICK NZAZI