Le film « Les hommes d’argile » du Marocain Mourad Boucif rafle le Prix de la Critique africaine

A l’occasion de la  13ème édition du Festival International du Film Transsaharien de Zagora qui s’est déroulée du 22 au 26 décembre 2016 dans la ville de Zagora au Maroc, le Jury de la Critique africaine instauré par la Fédération Africaine de la critique cinématographique (F.A.C.C) a décerné son prix au film « Les hommes d’argile » du réalisateur marocain Mourad Boucif, produit en 2015, renseigne un communiqué de la fédération parvenue à Eventsrdc.com.

Le jury, qui était composé des critiques Fatou Kiné Sene du Sénégal, présidente, Abraham Bayili du Burkina Faso et Rachid Naim du Maroc, a salué dans le film « la poésie de ses images, la force de son propos et le puissant lyrisme dont il a fait preuve ».

Le film rend hommage aux milliers d’hommes marocains enrôlés de force dans l’armée française lors de la seconde guerre mondiale. Etant contre les inégalités, Mourad Boucif s’est inspiré, dans « Les hommes d’argile », de son dernier documentaire intitulé « La couleur du sacrifice », réalisé en 2006, qui traite de la seconde guerre mondiale et de la façon dont la France a, selon ses termes, « pioché » dans ses colonies pour envoyer des hommes sur le front.

Il a fallu attendre encore environ dix ans pour le réalisateur Mourad revienne encore sur cette question et sous un autre angle. L’on retrouve dans « Les hommes d’argile » une réelle dimension humaine où  des personnages vont à la rencontre de l’autre. Une façon de montrer différemment l’ennemi, l’opposé, a expliqué Mourad Boucif, dans l’un de ses entretiens à la presse. Pour lui, c’était sans doute le meilleur prisme pour pouvoir dénoncer cette grande folie humaine qu’est la seconde guerre mondiale. C’est ce contraste qui donne la force du film. Il porte donc des enjeux importants.

Né en 1967, en Algérie de parents marocains avant de débarquer en Belgique. A l’âge de 5 ans, Mourad Boucif, autodidacte, a réalisé en 1995 ensemble avec un des amis, un film de 30 minutes intitulé « L’amour du désespoir », puis en 1997, « Kamel », un film diffusé par la RTBF et par Arte. « Les hommes d’argile » est sa troisième fiction.

PATRICK NZAZI