Vulgarité ou nouvelle règle d’or de l’industrie du disque

Des chanteurs racoleurs avec des lyrics insipides et très peu mûris pour fasciner et qui frôlent les barrières des valeurs morales, pourquoi la vulgarité est-elle devenue la règle aujourd’hui en musique ?

« J’en ai marre d’écouter ces musiques qui font saigner mes oreilles », « Notre société est descendue très bas ». Des critiques sur les chansons vulgaires retombent en giboulées. Cette légèreté dans la création est-elle à l’image de notre société aujourd’hui ? Encore faudra-t-il croire que la musique n’est plus conviviale dans un temps où l’absurde du langage fait sa loi?

Comme une évidence, l’évolution de la société amène un vent de liberté d’aimer une musique ou pas. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas sauf s’il s’agissait du moralisme, puisqu’il concerne les enjeux de notre société. Mais encore faudra-t-il rappeler dans ce cas que les moralistes ne font toujours pas l’unanimité ?

D’aucuns tancent notre génération en manque criant de culture qui préfère la grossièreté à l’élégance. Le paradoxe dans ce cas est que plus vous chantez des titres vides de sens et exposez votre corps, plus vous cartonnez. C’est bien la règle d’or aujourd’hui. C’est surtout pour certains une question de personnalité que chaque artiste incarne, les réalités de l’entourage qu’on veut décrire, mais surtout de l’éducation qu’on a reçue et des expériences qu’on a vécues.

Être vulgaire en musique n’est pas toujours volontaire mais renvoie surtout à la demande et à l’adaptation de l’industrie musicale à ses auditeurs. En parlant de la demande, nous voyons notre société qui est beaucoup attirée par une musique aussi bien folâtre et insouciante que censée et celle pour oreilles averties.

Une question de chance

En musique, être talentueux c’est une chose, et être aimé par un public en est une autre. Les fans seuls ont le pouvoir d’aimer une musique ou pas, qu’elle soit vulgaire ou non.

L’amour du public envers un musicien peut parfois être paradoxal voire absurde. Mais c’est souvent le chanteur né coiffé qui s’offre sa communauté qui l’adopte tel qu’il est. Le contenu n’est plus vraiment une question qui doit se poser dans ce cas.

La plupart des amateurs de la chanson s’offusquent à entendre la même chose proposée par des « produits marketing » qui cartonnent plus que les « vrais chanteurs« . C’est paradoxalement une question de chance offerte par le marché du disque et de vision générationnelle.

En vérité, le public adopte et donne parfois la chance à celui qui l’incarne et pas toujours à celui qui le conscientise.

CHADRACK MPERENG