19 Décembre: Kabila cédera ou cédera pas…

Proche du Rassemblement, Bangakya y croit dur comme fer L’ancien vice-gouverneur, passé par le Bureau politique de la MP, avant de créer son parti, les Nouveaux Républicains pour la Justice -NRJ-, 109 candidatures aux provinciales avortées, co-préside les Forces du Centre -FORCE-, plate-forme centriste qui soutient le Rassemblement.

Joseph Bangakya a fait ses débuts en politique à l’ombre de Mbusa Nyamwisi et ses derniers pas -avant de prendre son envol- avec Olivier Kamitatu. Député, vice-gouverneur, Directeur de cabinet, il a quitté la MP à cause de «graves divergences sur le respect de la Constitution» et se bat désormais pour l’alternance. Il a participé aux manifestations du 19-20 septembre dernier, a rejeté «par manque d’inclusivité, d’impartialité et de volonté» le dialogue de la Cité de l’Union Africaine et en a rejeté les conclusions. Sa plate-forme a été la première à soutenir l’actuelle médiation de la CENCO. Et il y croit. Il répond à nos questions.

Quelles chances donnez-vous aux négociations conduites par la CENCO ?

Contrairement au dialogue de la Cité de l’Union Africaine, ces négociations sont inclusives, car elles rassemblent les tenants des deux thèses en présence. La médiation est sérieuse, crédible et indépendante. Et les deux parties sont devant leurs responsabilités, devant Dieu, devant le Peuple, le Monde et devant l’Histoire. Personne ne doit prendre la responsabilité de déstructurer les fondations de la République. Personne ne doit faire passer ses intérêts avant l’intérêt général, et surtout, nul ne doit avoir du sang sur ses mains, des morts sur sa conscience! Nous sommes au bord du gouffre. Tout le monde en est conscient. Ces négociations doivent donc réussir. Mais, le Peuple doit être vigilant et nous demandons la retransmission en direct des débats.

Pourquoi votre parti, NRJ, et votre plate-forme, FORCE, sont absents des négociations ?

Nous soutenons le Rassemblement et avons été dans tous les combats y compris au péril de notre vie lors des manifestations du 19-20 septembre 2016, car j’ai marché avec nos militants aux côtés de Franck Diongo, Christophe Lutundula et Moni Della, arrêté alors que nous étions ensemble. Ça aurait pu être moi… Pendant que tout le monde allait au dialogue de la Cité de l’UA et que d’autres, même issus du Rassemblement, partaient signer l’accord du 18 Octobre, NRJ et FORCE, nous avons tenu bon. Nous sommes montés au front, avons réclamé un nouveau dialogue, avons rencontré plusieurs diplomates et organisé plusieurs meetings. Ce qui compte est que vos idées soient défendues dans l’intérêt du Peuple. Nous nous sentons pleinement représentés par la solide équipe du Rassemblement: Olivier Kamitatu, Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Christophe Lutundula et les autres.

Quel est le plus grand objectif de ces négociations, à votre avis ?

Ce n’est pas la nomination d’un Premier ministre issu de l’Opposition. Ce n’est pas la formation d’un gouvernement d’Union et ce n’est pas le partage de postes. Le plus grand objectif, c’est la sauvegarde de notre modèle démocratique et institutionnel. Le mandat du Président de la République est de 5 ans renouvelable une seule fois. Le Président Joseph Kabila est à quelques jours de son dernier mandat: ce n’est pas la fin du monde, ni pour lui, ni pour les siens, ni pour nous! C’est la première fois qu’on est en mesure de vivre l’alternance dans notre pays. Pour qu’elle soit réussie, mon conseil à la MP est de se chercher un candidat et d’envisager l’avenir sans Joseph Kabila. Il faut que le pouvoir traite bien les Opposants, en libérant les prisonniers politiques, en cessant les poursuites et harcèlements injustes contre les Opposants et en ouvrant l’espace politique et des libertés. Et mon conseil, aux Opposants est de créer les conditions d’une sortie de crise honorable pour tout le monde.

Le pouvoir va-t-il céder ?

Joseph Kabila a prêté serment de respecter et de faire respecter la Constitution. Et il est le Symbole de l’unité nationale. Même contre ses intérêts, même contre les intérêts de sa famille biologique ou politique, il doit être au service de la Nation.

LAURENT OMBA