Foot : La médiatisation des matchs, le respect du calendrier, la construction d’un stade,…le plan détaillé d’Alain Tsepuk pour redorer l’image de l’EPFKIN

Depuis le mardi 21 juillet 2020, l’Entente provinciale de football de Kinshasa –EPFKIN- a un nouveau patron. Il s’agit d’Alain Tsepuk Imbala. Ce championnat de football qui continue jusqu’à ce jour de produire des joueurs au profit des grands clubs de la République Démocratique du Congo, a perdu toute sa splendeur et sa place de compétition la plus prestigieuse de la capitale rd-congolaise.

Avec désormais plus ou moins 32 clubs, l’EPFKIN mérite une bonne stratégie afin qu’elle retrouve sa place d’antan. Au cours d’un entretien avec la rédaction d’Eventsrdc.com, Alain Tsepuk a présenté son plan détaillé pour redorer l’image de ce championnat. Voici l’extrait de cet entretien.

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Vous êtes à la tête de l’EPFKIN, une entente qui est presque parterre. Par quoi allez-vous commencer ?

Comme les gros clubs qui jouaient l’EPFKIN avant, l’As Vita Club, DCMP et Dragon Bilima, les grands clubs historiques de la ville de Kinshasa ne sont plus là, compte tenu du fait que nous avons une culture et une tradition de football qui fait que nous sommes vclubiens ou imaniens de père en fils. Il est donc difficile pour les autres clubs de Kinshasa d’avoir des supporters.

Nous n’avons pas concrètement ce qui se fait dans d’autres pays comme l’Angleterre où dans la ville de Londres où vous avez 6 clubs qui sont tous des grands et en fonction de leur localisation géographique, les habitants de telle ou telle autre zone s’identifient dans la couleur des clubs de leur préférence.

Nous n’avons pas cette culture. Nous sommes plutôt un pays où l’équipe nationale est mise en avant par rapport aux clubs. C’est la raison pour laquelle, le championnat de l’EPFKIN est très peu suivi. Ce sont les autorités qui devraient faire en sorte que les infrastructures sportives dans toutes les communes de Kinshasa soient à l’origine de la création de plusieurs clubs et suscitent de l’intérêt des habitants de chaque quartier de s’identifier aux couleurs de leur club. Donc, il y a un problème de gouvernance à ce niveau-là et le manque de politique sportive qui doit être mieux pensé.

Alain Tsepuk au cours de l’entretien. PH. EKF

Quelles stratégies mettre en place pour redorer l’image de ce championnat phare de la ville de Kinshasa ?

Ce sont les moyens qui font avancer les choses. Nous sommes un championnat amateur et de ce fait, la plupart des clubs de Kinshasa, et même des autres provinces à la seule exception des grands clubs, ce sont des clubs avec des budgets très réduits. Forcément, un club avec un budget dérisoire ou inexistant ne peut pas avoir la prétention d’être un club viable, un club capable de mobiliser les supporters et un club capable d’attirer à lui les supporters par ses performances.

Lesquelles performances sont comme vous le savez la résistance de l’existence d’un centre de formation, avec les équipes de formation des enfants qui sont formés à la pratique du football. Tout cela n’existe pas et c’est ce qui fait que le football qui se joue à Kinshasa d’une manière générale n’est pas particulièrement attrayant.  Pour moi, le football est un spectacle. Car, si nous regardions les matchs de Barcelone FC et Réal Madrid, c’est parce que nous aimons le spectacle. Dans le championnat de l’EPFKIN, il n’y a pas encore d’engouement tout simplement parce que les matchs ne sont pas particulièrement intéressants.

Maintenant, l’idée est d’établir d’abord un calendrier qui soit fixe, sûr et pas trop de variations et où les équipes jouent de manière régulière. C’est-à-dire qu’il faudrait que nous arrivions à organiser les matchs en deux ou trois journées. Soit un dimanche et un mardi. Ce qui est un peu difficile parce que nous avons un problème de terrain.

Les terrains qui sont mis à notre disposition sont notamment celui du centre de formation Ujana, celui de la commune de Lemba et une fois par semaine le terrain du stade des martyrs, et cela va nous permettre d’avoir un calendrier plus ou moins stable et qui fera qu’en trois jours (dimanche, lundi et mardi), toutes les équipes auront joué leurs matchs. Soit 10 matchs sont joués en trois journées. C’est un avantage d’abord pour les clubs, car cela leur permet de s’entraîner pendant cinq jours de la semaine, d’avoir un jour de repos et de planifier leur fonctionnement et cela a aussi une incidence sur le budget.

En ayant un calendrier stable, nous pouvons oser d’attirer les partenaires. Si ceux-ci savent qu’il y a match chaque dimanche, lundi et mardi, et bien par conséquence ces gens-là peuvent programmer une intervention lors de ces matchs. Ce qui est plus important à mon avis pour pouvoir et rendre ce championnat plus attractif, c’est de trouver les moyens de le médiatiser et de le transmettre sur une ou quelques chaînes de télévision, peut-être pas tous les matchs, mais les matchs les plus importants de manière régulière.

Donc si chaque dimanche à 15h00’, il y a un match de l’EPFKIN qui est retransmis sur telle chaîne, cela suscitera l’intérêt des potentiels partenaires. A partir de ce moment-là, les partenaires pourront trouver un intérêt dans le championnat et ils viendront faire la promotion de leurs biens et services. Et cela va générer des revenus qui doivent profiter aux clubs et aux organisateurs.

Voilà en quelques lignes, les stratégies que nous comptons mettre en place pour amorcer un semblant d’un développement du football dans la ville de Kinshasa.

Le jour de votre élection, vous avez promis la construction d’un stade. Êtes-vous sûr de réaliser cette promesse au cours de votre mandat ?

J’ai promis que j’allais me battre pour avoir un stade. Je n’ai pas promis que je dois doter l’EPFKIN d’un stade dans l’immédiat. Je vais me battre parce que ce championnat n’a pas un stade. C’est l’autorité provinciale qui éventuellement doit mettre à la disposition une infrastructure déjà existante, un stade municipal ou un terrain où il nous serait possible d’ériger un stade. En ce moment-là, si l’autorité estimait que cela vaut la peine de doter l’EPFKIN d’un terrain ou d’un espace, nous allons nous battre pour trouver les moyens de pouvoir aménager ce stade parce que c’est la base de toute chose.

Le développement dont nous venons de parler, l’apport financier des partenaires est tributaire justement d’une organisation très méticuleuse surtout en ce qui concerne le calendrier mais aussi, permet un meilleur environnement de ce championnat. La présence d’un stade nous permettra de mieux organiser la compétition parce que nous aurons la gestion de cette infrastructure.

Écoutez en Podcast l’intégralité de l’interview :

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ETIENNE KAMBALA