Pas de développement sans respect de la constitution, dixit Dr Mukwege

Initialement prévue le lundi 14 mars 2016, c’est finalement ce mardi 15 mars 2016 que la conférence de presse du Dr Dénis Mukwege a eu lieu, à l’Institut Français de Kinshasa –Halle de la Gombe. Dans son mot, le Médecin-Directeur de l’Hôpital de Panzi à Bukavu dans le Sud-Kivu a fait remarquer que développement et respect de la constitution vont de paire.

Selon lui, la constitution est un contrat social. « On ne pourra pas parler du développement si on est dans la confusion et que la constitution n’est pas respectée », a déclaré le Docteur Dénis Mukwege. Pour lui, 2016 est une année qui inquiète plus d’un car, a-t-il soutenu, « nous avons deux possibilités. Soit un passage de paix où il y a une alternance démocratique ou alors malheureusement nous allons retourner à un cycle de violences et de guerres. Les congolais n’ont plus besoin après 20 ans de conflits. En 2017, nous voulons parler développement ».

Dans un autre chapitre, le Médecin-Directeur de l’Hôpital de Panzi a condamné les violations sexuelles faites aux femmes dans la partie Est de la Rd-Congo. Il a interpellé tout le monde à prendre conscience de ce mal et de le combattre car, a-t-il déploré, que les femmes n’ont pas lutté un siècle durant pour continuer à vivre les sévisses qui leurs sont imposées  dans l’Est du pays. Réitérant son récent message à Genève en Suisse, Dénis Mukwege a, encore, appelé les décideurs du monde à sanctionner les auteurs des ces actes. « La justice est vraie ailleurs. Elle doit être aussi vraie au Congo », a-t-il martelé. Reconnaissant les difficultés liées aux moyens afin de créer un Tribunal Pénal International -TPI pour le pays, le célèbre gynécologue rd-congolais a emboité les pas au Président de la République de créer des chambres régionales mixtes spécialisées afin de juger les auteurs des actes de violences sexuelles.

    De gauche à droite, Docteur Dénis Mukwege (Hôpital de Panzi en Rd-Congo), Philippe Larieu (Responsable de l’Institut Français de Kinshasa) et Sylvain Lumu (CNDH Rd-Congo). Ph.Eventsrdc
De gauche à droite, Docteur Dénis Mukwege (Hôpital de Panzi en Rd-Congo), Philippe Larieu (Responsable de l’Institut Français de Kinshasa) et Sylvain Lumu (CNDH Rd-Congo). Ph.Eventsrdc

Par ailleurs, le Docteur Dénis Mukwege a regretté l’arrestation et l’emprisonnement des jeunes de « Filimbi » et de la « Lucha » parce qu’ils se sont seulement exprimés. « La restriction des libertés d’expression et d’opinion n’avance pas notre démocratie », a-t-il souligné.

Pour sa part, l’Institut Français de Kinshasa a précisé que la conférence de presse du Dr Dénis Mukwege a été reportée parce que la ministre française et présidente de la COP 21, Ségolène Royale était à Kinshasa. « On ne pouvait pas avoir ces deux activités le même jour. Je n’ai donc pas reçu de la part des autorités congolaises pour annuler cette conférence de presse comme l’a dit le réalisateur Thierry Michel dans plusieurs médias », a précise Philippe Larieu -responsable de l’Institut Français de Kinshasa.

Il sied de noter que le Docteur Dénis Mukwege séjourne dans la capitale rd-congolaise à la suite d’une invitation de l’Institut Français de Kinshasa –Halle de la Gombe dans le cadre des activités du mois de mars dédié à la femme. Deux films-documentaires réalisés en l’honneur du Médecin-Directeur de l’Hôpital de Panzi, y seront projetés. Le film « Congo, un médecin pour sauver les femmes » réalisé par la sénégalaise, Angèle Diabang et le film « L’homme qui répare les femmes » de Thierry Michel et Colette Braeckman.

DEO KOKOLO