Patron du groupe Trace, Olivier Loauchez : « Nous avons lancé Trace Kitoko pour répondre à une demande du public »

De passage à Kinshasa pour lancer la chaîne Trace Kitoko, Olivier Loauchez, patron du groupe Trace, a accordé une interview exclusive à Eventsrdc.com. Il a abordé, lors de cet entretien à cœur ouvert, l’investissement, le fonctionnement quotidien ainsi quelques ambitions de son entreprise de presse, non sans mettre en exergue ses spécificités. Interview.

 

Mercredi 25 avril 2018, Trace Kitoko a été lancée à Kinshasa. Quel est votre sentiment?

J’ai un sentiment de satisfaction parce que c’est l’aboutissement d’un travaildémarré il y a quasiment un an. Le fait de voir la réponse du public a été exceptionnel. Lorsque nous lançons une nouvelle chaîne de télévision, ce n’est pas pour se faire plaisir. C’est pour répondre à une demande en offrant un produit qui n’existait pas sur un marché donné.La réponse a vraiment été exceptionnelle aussi bien pour la chaîne que pour le documentaire sur Papa Wemba. C’est un travail d’équipe.

Au sein du groupe Trace, nous avons l’expertise sur la fabrication de la chaîne musicale qui est assez unique au monde et nous avons décidé de mettre ce savoir-faire au service de la culture et de la musique congolaise. Ce qui n’a jamais été fait jusqu’au 26 avril dernier.

 

Dans combien de pays, la chaîne Trace Kitoko est-t-elle diffusée?

Techniquement, elle est déjà diffusée dans 200 pays à travers les plateformes de Canal+ et en Afrique Francophone. Elle est également sur notre plateforme appelée Trace Play avec des contenus très diversifiés. Elle est encore en cours de lancement.

 

A quand la première production musicale signée Trace Kitoko en Rd-Congo ?

Nous avons reçu beaucoup de demandes. Il y a beaucoup de talents en RDC. Nous avons décidé de nous associer aux artistes et de lancer un business autour de la musique pour leurs permettre de mieux vivre de leurs talents. Malheureusement, beaucoup de talents n’arrivent pas à faire de leur passion un métier. Nous allons apporter quelques briques entre autres la production des clips, la distribution digitale, les relations avec des marques, le publishing et le management. Nous allons développer tout ce savoir-faire afin de les mettre en place avec les artistes congolais. Ce sujet est en cours.

 

De plus en plus, le groupe Trace gagne du terrain à travers le monde. Quelle est votre secret ?

Il n’y a pas des secrets. Il y a une vision. Beaucoup de travail et la compréhension de l’univers qui change avec une réalité globalisée pour l’univers du digital notamment. La thématique sur laquelle nous avons construit le groupe Trace est celle de la musique et de la culture afro-urbaine. Cette thématique est globale quand bien même il y a des régions émettrices de musique qui sont l’Afrique, les Caraïbes, les Diasporas noires que nous retrouvons aux Etats-Unis d’Amérique, en France, en Angleterre et au Brésil. Cette musique se consomme partout au monde. Depuis presqu’un mois, nous avons signé un accord avec Hulu du Japon pour pouvoir couvrir 1.500.000 des foyers japonais avec trois chaînes de télévision dont Trace Urban, Trace Tropical et Trace Gospel. Après études, nous avons découvert qu’il y a des fans de ses trois thématiques à travers le monde.

 

Avec « Hulu », diffuserez-vous seulement la musique et le sport ou d’autres contenus également ?

Le deal avec Hulu au Japon, il y a d’un côté, les chaînes musicales et de l’autre, la chaîne Trace Sports Stars, créée depuis 9 ans. A la base, nous avons constaté qu’il y a beaucoup de synergies entre le monde du sport et de la musique. Beaucoup de célébrités de musique sont fans du sport et vice-versa. Avant Trace Sports Stars, il n’y avait pas une chaîne dédiée à la vie des célébrités sportives en dehors de leurs performances lors des compétitions et autres organisations qui sont déjà couvertes par des médias traditionnels que nous connaissons avec du live.

 

Pourquoi Trace Mziki a-t-elle retirée du bouquet Canal+ ?

Le groupe Canal+ n’a plus de place sur ses satellites pour loger une autre chaîne. Pour lancer Trace Kitoko, nous étions obligés d’enlever une chaîne. Nous avons considéré que Trace Kitoko était plus légitime avec tout ce que la RDC et le Congo Brazzaville possèdent et produisent comme contenu. Malgré cette suppression, vous trouverez quelques titres des musiciens de l’Afrique de l’Est sur Trace Kitoko. Etant aussi une langue congolaise, le swahili ne peut pas être effacé de Trace Kitoko. Cette nouvelle chaîne va couvrir l’ensemble des spectres, des musiques et des langues congolaises.

 

Quelles sont les activités organisées par le groupe Trace ?

Le groupe Trace est aujourd’hui pluridisciplinaire avec plusieurs activités. Notre activité de base est l’édition des chaînes de télévision thématique musicale. Nous éditons également des radios FM et digitales. Nous  fabriquons des contenus, des programmes, des séries, des films, des documentaires comme celui de Papa Wemba. Nous les diffusons sur nos différentes chaînes et les vendons à d’autres chaînes. Nous avons aussi une activité événementielle et une activité dans l’univers des services mobiles. Nous fournissons des services à valeur ajoutée aux opérateurs mobiles qui souhaitent proposer des contenus à leurs cibles notamment les jeunes.

Le cœur du métier de Trace est une activité des médias avec des radios, des télévisions, des plateformes digitales ainsi que les produits dérivés tels que l’événementiel, les business de la musique et le mobile.

 

Que projetez-vous dans l’avenir ?

Nous envisageons lancer, en ce mois de mai courant, un programme autour de l’éducation de l’éducation aux métiers des industries créatives technologiques et culturelles. Nous avons le sentiment que, dans ce domaine, il y a énormément des capacités et des talents, mais qui, faute des moyens, ne sont pas monétisés. Nous allons apporter ces briques éducatives qui permettront à tous ces jeunes de vivre de leurs passions.

 

Un mot aux opérateurs culturels rd-congolais ?

Trace Kitoko est votre chaîne de télévision et également la radio Trace FM RDC.

 

Notre écosystème fait que nous avons pour vocation de travailler avec tout le monde: producteurs, managers, artistes, sociétés de collecte des droits, grandes marques, etc. Nous sommes à votre disposition pour construire ensemble des modèles gagnants-gagnants. Malgré la situation économique de la RDC, qui n’est pas positive, nous croyons à l’avenir de ce pays. Nous y avons investi et nous sommes là pour le long terme. Au-delà de notre dimension internationale, nous avons pour devoir de coopérer avec des acteurs locaux et de nous identifier également comme acteur local.

CINARDO KIVUILA

 

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