Red Voyce : L’artiste pluridirectionnel qui rêve grand pour la musique rd-congolaise

La République démocratique du Congo est une gibecière de talents. Dans un paysage où il est accompagné de plusieurs jeunes artistes, l’auteur-compositeur, interprète, chorégraphe et beat-maker rd-congolais, Red Voyce se fraye du jour au lendemain un chemin vers le grand succès.

Révéler auprès du grand public en 2017 par le morceau « Polo munene », Red est l’un des artistes de la scène urbaine qui savent exploiter d’autres sphères musicales. Au cours d’un entretien avec Eventsrdc.com, l’artiste a brossé plusieurs points sur sa carrière. Il analyser le fond des chansons des artistes urbains rd-congolais et évoque aussi ses projets. Entretien.

Après cette pandémie de covid-19. Qu’elle est votre actualité ?

 

Comme plusieurs artistes, j’ai fait une chanson pour sensibiliser par rapport à la pandémie de coronavirus. Le titre est : « To mi batela ». La covid-19 a mis le monde au ralenti et c’était très important de sensibiliser là-dessus pour que nos mélomanes appliquent les gestes barrières. Nous devons apprendre à vivre avec la maladie. Je prépare plusieurs choses. Dans un avenir proche, nous allons annoncer les dates.

C’est vrai qu’il n’y avait pas de concerts live mais je n’étais pas au repos. J’ai travaillé. Ce 31 juillet 2020, le clip de la chanson « Mwana Mabe » sera dévoilé. C’est une chanson qui fait parler. Les mélomanes de partout envoient un retour positif.

 

Récemment, vous avez largué la première partie du projet « Le Game a changé ». Qu’en est-il ?

 

Dans l’ensemble, je pense que ce projet tend vers une réussite et nous travaillons pour que la réussite devienne fulgurante. Pour qu’un album ou un EP réussisse, il faut que deux ou trois chansons explosent. J’ai commencé par sortir le single « Marianne » en décembre 2019, le public l’a consommé. Et le Coronavirus s’est invité à la fête et tout est allé un peu vite et nous n’avons pas réussi à exploiter à fond le morceau. Derrière, il y a plusieurs singles notamment « Mwana Mabe », « Vida Loka », « Duku Duku » et surtout « Yuma nayo » qui était disponible un peu plus tôt en 2019.

A vous entendre chanter, nous avons du mal à définir votre style. Red, comment vous définissez votre style musical ?

 

(Rire) Je suis un cocktail musical. C’est impossible de dire que Red Voyce évolue dans un seul style. Je suis capable de faire plusieurs styles de musique. Au début de ma carrière, j’avais un problème avec plusieurs promoteurs d’artistes parce qu’ils ne savaient pas me situer. Je suis capable de faire tous, la pop urbaine, la rumba, le jazz, la musique folklorique…Et dans chaque style, je vise l’excellence.

 

Aujourd’hui la scène urbaine rd-congolaise est inondée des jeunes talents. Ne craignez-vous pas la concurrence ?

 

Pas du tout. Je suis en concurrence avec moi-même. Je suis mon premier concurrent. Je dois mieux faire aujourd’hui qu’hier. Et puis, j’aime la compétition. J’aime la concurrence. Je connais mes armes et les armes des autres artistes qui brillent ou pas. En plus, ça ne pose aucun problème lorsqu’un artiste congolais explose. Au contraire, je suis fier des réalisations de nos artistes.

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D’une manière générale, comment jugez-vous la musique rd-congolaise ?

 

Je ne peux pas la juger. Souvent, j’analyse. Ceux qui font la musique typique (Rumba et Seben,), ont du mal à faire la musique afro. Et ceux qui font l’afro ont du mal à rentrer dans la musique typique congolaise. Je pense que les artistes talentueux de chez nous doivent se forcer à marier le deux (Rumba – Seben et Afro ou Urbain).

Ma grande tristesse est de voir que la nouvelle génération de la musique congolaise est plus dans le buzz plutôt que dans la vraie musique chantée avec des beaux textes. Il y a très peu d’artistes afro (urbains) qui peuvent faire un concert acoustique live de deux heures. De même aussi pour la musique typique.

Aujourd’hui, les jeunes artistes copient les nigérians en faisant des showcases. Nous n’avons pas la même racine musicale ! Nous, nous avons la racine musicale de Madilu, de Papa Wemba, de Tabu Ley…Ils jouaient de la bonne musique live avec des accompagnements des instruments musicaux. Nous devons travailler notre musique tout en restant dans la modernité.

 

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Il y a une polémique qui ronge le milieu de la musique congolaise au sujet de vues. Pouvons-nous juger la grandeur d’un artiste par les vues sur YouTube ?

 

Dans la musique congolaise ? C’est un faux débat. La plupart des artistes qui disent qu’ils ont plusieurs vues sur YouTube, n’ont rien sur le plan financier et dans la vraie vie.

Les artistes se consacrent plus sur la forme mais oublient le fond de leur musique qui ne contient absolument rien. Un artiste ne peut pas baser sa musique sur le nombre de vues sur YouTube, mais sur la qualité de son travail qui l’emmène à écrire des chansons qui resteront des années et des années dans la tête des mélomanes.

C’est vrai que ce sont des statistiques intéressantes pour savoir comment évolue ta musique, mais nous devons plus nous concentrer sur le contenu. Ce n’est pas parce qu’on connait ta musique qu’on l’aime ou que tu fais de la bonne musique. Il faut faire de vues et derrière avoir de l’argent qui correspond aux chiffres.

Quand, où et comment aviez-vous débuté votre carrière musicale ?

 

La plupart des mélomanes pensent que c’est en 2017 que j’ai démarré avec ma carrière à travers la chanson « Polo Munene ». Mais en réalité, je suis dans la musique depuis mon plus jeune âge.

 

J’ai appris la guitare quand j’avais 16 ans. Le début était difficile. Quelques années plus tard, après mes études universitaires, je me suis lancé à 100% dans la musique. Ma carrière a pris un autre tournant lorsque j’ai décidé de quitter la Belgique pour la RDC en 2017. Je peux dire que c’est la même année où je suis devenu professionnel.

Quelles sont vos perspectives d’avenir ?

 

Continuer à faire de la bonne musique et à bien défendre l’artiste congolais. Il y a beaucoup d’artistes originaires de la RDC qui font de la musique française. La plupart d’entre eux, se ressources musicalement en Afrique.

Je suis issu de la diaspora. J’ai décidé de rentrer dans mon pays, je m’installe dans mon pays et je représente mon pays. Lorsqu’on me présente, jamais on ne dira que je ne suis pas d’origine congolaise. Ma perspective est de faire briller la musique congolaise en l’actualisant et en la décomplexant.

Bien qu’il y a plusieurs artistes qui ont commencé la démarche de décomplexer la musique congolaise, il faut continuer. Cela demande une structure pour nos jeunes frères qui viennent derrière nous.

 

Votre mot de la fin

 

Allez-y découvrir le clip de la chanson « Mwana Mabe ». C’est un gros son. Merci beaucoup à Eventsrdc.com pour l’interview, c’était bien. Il faut soutenir à fond ce média, c’est par ici que vous allez découvrir d’autres artistes. A tous les fans, merci pour l’énergie. Je vise grand pour la musique. Soutenez-moi en vous abonnant sur mon Instagram : @RedVoyce.

 

Écoutez aussi le récent passage de Red Voyce sur Eventsrdc FM

 

GLODY NDAYA

ETIENNE KAMBALA