#RDC : Jackie Betoko Ngeli, 49 ans déjà à la télévision

« La présentation des émissions « Bonsoir les petits » reste pour moi des moments de bonheur mieux les plus beaux souvenirs de ma carrière », estime Jackie Betoko Ngeli. Après le post de Bénoit Lukunku, j’ai reçu de nombreux appels des amis qui dans leur enfance participaient à l’émission « Bonsoir les petits » de tantine Jackie Betoko Ngeli qui souhaitaient avoir de ses nouvelles et d’autres cherchent les cassettes de l’époque pour montrer à leurs enfants pour les uns et conserver pour les autres. J’ai été lui rendre visite dans son bureau de Binza Delvaux où elle occupe les fonctions de Directeur général à Digital TV.

Elle est devenue de moins en moins bavarde, elle a préféré me donner ses archives en forme de coupures de presse et photos pour que j’en tire quelque chose de son parcours et j’ai retenu ci qui suit :

C’est un peu par hasard que Jackie Betoko Ngeli s’est présentée à la télévision. Elle a simplement voulu meubler ses temps libres par quelques activités intellectuelles. Par des communiqués à la radio, elle apprendra qu’on recrutait des présentatrices pour la télévision. Nous sommes en 1967, elle a juste 19 ans. Après un test en circuit fermé devant les producteurs et les réalisateurs qui revenaient d’une formation en France, Jackie Betoko est retenue. En ce début de carrière de présentatrice à la RTNC en 1968, elle est aux prises avec les délicates questions de la technique.

 

Car, celle qui va devenir plus tard « Tantine Jackie » n’a reçu aucune formation. Puis, elle va passer à la présentation de l’émission phare de début de soirée « Bonsoir les petits », un programme, comme son intitulé l’indique, destiné aux tout petits. Ces enfants que Jackie a tant aimés au parc Parmentier deux ans auparavant. Jacqueline Betoko Ngeli aime les enfants, et leur parle comme à de grandes personnes et ils se comprennent très bien. Avec eux, pas de problèmes, tout est clair, limpide. Jackie Betoko fit sa première apparition à la tête aux côtés de Benoît Lukunku dans une émission de variétés « Télé-Cabaret ».

Jackie Betoko Ngeli dans la salle de montage. Ph.Dr.Tiers

Au début, elle ne se rendait pas très bien compte de ce qui lui arrivait. Car, elle était sur un nuage. Le trac est venu petit à petit. La première fois que Jackie Betoko a dû présenter une émission seule c’était presque la catastrophe. « Tantine Jackie » tremblait comme une feuille morte, elle mélangeait les noms des gens et avait une peur bleue d’oublier des tas de choses…

 

Au cours de cette émission un amalgame d’enfants de deux sexes, de toutes les couleurs et de différentes nationalités se côtoyaient. Un véritable cocktail de loupiots qui se sont habitués aux caméras de télévision. Ils sont en passe de devenir des vedettes du petit écran de la République Démocratique du Congo de demain. Parmi les succès de l’émission, on peut se souvenir de l’organisation de : « Miss Bonsoir les petits » et le « Music–hall ».

 

« Moi, je l’ai connue personnellement vers les années 80 amie à mes tantes, je revois encore cette grande dame de la télé, par sa taille bien évidemment qui grillait cigarette après cigarettes et dansait merveilleusement bien. Elle n’avait pas son pareil dans la manière de boire sa bière qui en donnait envie », a-t-il dit.
Arrivée à Digital Congo depuis sa création en 2004, d’abord, en qualité de productrice des programmes et elle devient Directeur des programmes un an après. Et depuis 2016, elle est à la haute hiérarchie de cette station. Pour la circonstance, je fais intervenir ici un de ces enfants d’autrefois, Bona Masanu, devenu aussi journaliste et qui vit au Gabon, pour témoigner.

Jackie Betoko Ngeli en train de co-animée une émission sur Digital Congo FM. Ph.Dr.Tiers

« Je l’ai découverte au cours de l’émission Bonsoir les petits justement vers au cours des années 70. Mon père me déposait entre 18 h et 18 h 30, en compagnie de deux de mes sœurs qui vivent actuellement à Londres. Une équipe dirigeait par Jackie elle-même s’occupait de canaliser les enfants et les installer sur le plateau, avant que de lancer le top. Je me découvrais, émerveillé, avec les autres, dès l’entame, notre présence sur l’écran qu’on appelait le moniteur. Puis commençais l’émission au cours de laquelle tout ou presque y passait : les jeux de questions et réponses, des histoires drôles et une tranche sur l’actualité.

 

De 19h à 19h45, elle nous tenait en haleine, en compagnie quelque temps après de Marie Thérèse Lengole (Marithé), l’épouse de Tshitenge Nsana, un des cadres de Télé-Zaïre de l’époque. L’émission se déroulait soit sur l’avenue Lukusa ou sur Tombalbaye, à Télé-Star, devenu par la suite Renapec puis Ratélésco. De temps en temps, une de ses grandes copines venait lui prêter main forte, il s’agit de Marie Jeanne Bokoko dont la sœur participait également à l’émission, Régine qui était au lycée Sacré-Cœur. Popaul, un monsieur Blanc, un Belge je crois, y jouait le rôle de boute-en-train, et apportait une bonne dose de bonne humeur à travers ses numéros hilarants. Les enfants Mobutu, trois au total (deux filles et leur jeune frère Kongulu), faisaient également partie.

 

Nous avons passé des moments agréables pendant toute la durée de ce programme. Et tous les participants étaient toujours comblés de se voir à la télé et ceux qui le suivaient ne tarissaient pas d’éloges à l’endroit de la présentatrice que j’ai retrouvée un soir, beaucoup d’années plus tard, sur la rue Befalé où elle nous a accueillis avec JP Ealé que j’ai accompagné. J’avais tant voulu avoir de ses nouvelles après près de 50 ans passés et c’est maintenant chose faite… Des personnages comme on n’en fait plus ! »

JEAN-PIERRE EALE

BONA MASANU